Par Dre Lory Zephyr, Ph.D., psychologue, cofondatrice de Ça va maman

Le sentiment d'injustice

S'il y a bien un sentiment qui revient souvent dans mon bureau c'est celui de l'injustice qui est rapporté par les mamans lorsqu'elles se comparent à leurs partenaires.

L'injustice de ne pas avoir la même flexibilité d'horaire

L'injustice de ne pas avoir la même liberté

L'injustice de ne pas avoir la possibilité de faire des nuits reposées

L'injustice d'être isolée à la maison

L'injustice de ne pas avoir une bulle physique respectée

L'injustice de porter davantage le poids de la charge mentale

L'injustice de faire des choix professionnels

On en a d'ailleurs beaucoup parlé dans notre épisode de podcast "Je suis devenue féministe le jour où je suis devenue maman" 

Cette injustice est bien souvent accompagnée de l'émotion de la colère ou de la tristesse. Parfois même de la peur: "Est-ce que ça va toujours rester comme ça?". Le manque de parité dans le couple est donc au coeur de ce sentiment d'injustice, et c'est bien normal!

L'injustice dans la fratrie

Pensez à vos enfants lorsqu'ils doivent partager des jouets, des friandises ou autres! Le désir de justice est hautement présent : "C'est mon tour!" ou encore "Ce n'est pas juste, lui en a 6 smarties et moi 3". Le résultat sera probablement alors d'utiliser la communication pour trouver le compromis. Le parent assiste le processus de partage en répartissant plus équitablement le nombre de bonbons ou en proposant des tours équitables pour jouer avec le populaire jouet. Bien sûr, il n'est pas toujours possible d'être constamment équitable ou juste, mais il y a certainement deux éléments importants à considérer tout de même:

1. Reconnaître la frustration et/ou la tristesse de l'enfant lorsqu'il est défavorisé par l'injustice

2. Une tentative de réparer ou diminuer l'écart de cette injustice lorsque c'est possible.

Ce qui peut nous sembler sensé pour nos enfants (et aussi pour protéger nos oreilles de quelques crises avouons-le!) ne semble toutefois pas s'appliquer pour bien des couples. Tant de couples n'osent pas aborder ce sentiment d'injustice, qui peut aussi cacher une envie, envers le partenaire. Pourtant, pour diminuer les frustrations ou même les conflits qui s'accumulent, un travail est nécessaire pour inviter le couple à diminuer les écarts dans la parentalité.

La clé : la fameuse communication

La tâche est parfois complexe, mais elle demeure nécessaire! Parce que si le sentiment d’injustice est légitime, il n'est pas forcément bon pour votre bien-être à long terme. Cette discussion entre partenaires peut donc être une amorce pour garder en priorité de diminuer certains écarts et surtout, de stimuler la mise en action! (Psssst! Si vous avez besoin d'aide à établir une bonne communication dans votre couple, on a justement la conférence qu'il vous faut : Mini-thérapie de couple pour mieux communiquer)

Peut-être que vous avez besoin d'aborder prochainement avec votre partenaire ce sentiment d'injustice et d'envie que vous portez et qui contribue à des difficultés dans votre couple.

1. Le temps libre

2. L'organisation familiale

3. Les changements corporels

4. Le niveau de fatigue

5. La préférence parentale

6. Les activités sociales/Les passes-temps

7. L'avancement dans la carrière

En auriez-vous ajouté à cette liste?

Dre Lory Zephyr, Ph.D., psychologue  

Je suis une psychologue spécialisée en santé mentale maternelle, attachement parent enfant et périnatalité.

Je pratique présentement en clinique privée et j’ai pu observer au fil des années comment les mères se sentaient trop souvent seules avec leurs difficultés. C’est pour cette raison que j’ai décidé de vulgariser la santé mentale maternelle. J’ai, entre autres, écrit les livres Maman en Construction (Éditions de l’Homme, 2018) et Ça va, maman? (Éditions de l’Homme, 2021). En plus d’offrir des conférences sur mes domaines d’expertise et de former des intervenants, je suis régulièrement invitée à me prononcer sur différents aspects de la vie des mamans et des familles dans les médias. Je travaille aussi étroitement avec le laboratoire d’études sur le développement de l’enfant et sa famille (Chaire de recherche du Canada sur l’attachement et le développement de l’enfant), particulièrement pour la communication avec le public.

En rencontrant Jessika, j’ai trouvé une âme-sœur qui avait le même désir d’enfin faire une place aux mères, leurs expériences et le soutien dont elles ont besoin. Avec Ça va maman nous pouvons les rejoindre directement et les accompagner dans tout ce que la maternité peut leur faire vivre.

Psst….je suis aussi une maman ;) !