Les vacances avec enfants : entre beaux souvenirs et charge mentale

Aug 28, 2025

Crédit photo : Chanel Sabourin photographe

Par Jessika Brazeau, journaliste et cofondatrice de Ça va maman

Je voulais offrir de belles vacances à mes enfants. Vraiment. J’avais planifié plein d’activités : trois jours en camping solo avec eux, puis un séjour dans un chalet avec 14 enfants (oui, quatorze!) et 10 parents. 

Sur papier, ça sonnait parfait.

Dans la vraie vie… j’ai clairement sous-estimé la charge que ça représentait. Faire et défaire sans cesse des bagages. Les longs trajets en voiture. L’organisation de tout ça. Le lavage infini. Toute cette charge mentale à laquelle je n’avais pas réfléchi. Ça m’est tombé dessus comme une tonne de briques. Et malheureusement, mes enfants en ont écopé.

 

Le camping en mode maman solo

Je me suis dit que ça allait être un beau moment privilégié avec mes trois enfants. Et oui, on a eu de magnifiques instants. Mais dormir trois nuits collée avec eux dans une tente en état d'hypervigilance à écouter tous les bruits ambiants (avant de se rendre compte que ce ne sont que des ratons laveurs bien curieux), c’est pas ce qu’on appelle un sommeil récupérateur. À un moment donné, la fatigue a pris le dessus. Il y a eu un débordement… du genre que tu te demandes si tout le camping t’a entendue.

Et là : bonjour la culpabilité.

J’étais vraiment pas fière de moi. On était en vacances, supposés en profiter, et moi je perds patience. Je me suis sentie comme une mère de mar**, incapable d’apprécier les moments avec ses enfants.

Heureusement, avec tout le travail que je fais avec Ça va maman, j’ai des outils pour me ramener plus vite. J’ai fait des exercices de la trousse Stop à la culpabilité et j’ai pu prendre du recul. L’exercice de la pensée alternative et celui de la lettre à une amie m’ont particulièrement apaisée. 

Ces exercices m’ont permis de comprendre ce qui avait mené à ce débordement et de m’apporter un peu de douceur. Pas pour me dire que « ce n’était pas grave », mais pour en tirer quelque chose. J’ai pris conscience de ma fatigue, du manque de pauses, de tout ce qui m’avait menée à boutte. Et je me suis dit : l’an prochain, je vais planifier différemment. Plus de journées tranquilles à la maison. Moins de bagages. Plus de répit entre les escapades.

Quand je regarde les photos aujourd’hui, je vois les sourires de mes enfants, les fous rires, les beaux souvenirs qu’on a créés. Mais maudine qu’on est bonnes, nous les mères, pour se souvenir seulement de nos « faux pas » au lieu du reste.

 

Le chalet… avec 24 personnes

Après le camping, je me suis dit : pourquoi pas un chalet avec 14 enfants et 10 adultes? (Je pense qu’à ce moment-là, la fatigue avait déjà altéré mon jugement 🤯).

Et pour pimenter l’expérience, nous avons eu la brillante idée d’interdire les écrans pendant trois jours. Oui, TROIS jours. Avec 14 enfants. En même temps. On aurait pu se faire décerner une médaille du courage… ou de la folie, je ne sais pas trop.🤣

C’était très chouette… mais aussi bruyant. Un festival de « Mamaaaaaan! », ponctué de cris, de chicanes, de crises,  et zéro pause silencieuse offerte par un dessin animé. L’épuisement sonore, on y pense rarement, mais ça gruge l’énergie.

Cela dit, les enfants ont été incroyablement créatifs : olympiades, maison hantée au sous-sol, spectacles improvisés. Bref, pas de tout repos… mais magique malgré tout.

Finalement, après trois semaines de vacances, je n’étais pas juste fatiguée. J’étais B-R-U-L-É-E. Je suis convaincue qu’on devrait toutes avoir une semaine de vacances supplémentaire, sans enfant, pour se remettre de nos vacances avec enfants. Qu’en pensez-vous? ;-) 

 

Les beaux moments

Parce que oui, il y en a eu plein! Voir mes enfants, rendus grands, faire du paddle tout seuls sur l’eau au camping, c’était beau. Ils étaient fiers. Et moi aussi.

En regardant les photos, je me rends compte que malgré les débordements et la fatigue, nous avons eu de belles vacances. Mais si c’était à refaire, je mettrais plus de calme, plus de temps à la maison, moins de course folle.

Et vous savez ce que mes enfants m’ont dit à la fin?
« Maman, tu es la meilleure maman du monde. »

Leurs yeux brillaient, ils étaient reconnaissants.

Et ça, ça a adouci tout le reste.

Et c’est là que je me suis rappelée une chose importante : nos enfants ne voient pas nos « débordements » comme nous, on les voit.

Ils se souviennent surtout des moments vécus, des rires, des aventures. Nous, on retient la fois où on a crié trop fort. Eux, ils retiennent qu’on était là, avec eux.

Alors si, comme moi, vous avez eu des vacances pas tout à fait parfaites, rappelez-vous ceci : vos enfants ne vous demandent pas d’être une maman parfaite. Ils veulent juste leur maman, présente, humaine, avec ses forces et ses failles. Et ça, c’est déjà énorme.

 

 

Biographie

Jessika Brazeau, journaliste

J’ai eu 3 enfants en 2 ans, je pense que c’est ce qui décrirait le mieux ma situation ! Haha! Plus sérieusement, devenir maman a été à la fois le plus beau rôle de ma vie ainsi que le plus difficile! Je ne m'attendais pas à ...ça!

Quand j’ai eu mes jumeaux, j’ai été confrontée à mes limites. Mentalement et physiquement. J’étais au bout du rouleau, j’avais clairement besoin d’aide et de réconfort, mais je ne me retrouvais pas dans ce que je voyais sur les réseaux sociaux qui me reflétait une parentalité… parfaite! Je me sentais perdue et incomprise au milieu de toutes les informations disponibles par les nombreux professionnels et blogs de mamans. J’ai alors fait la rencontre de Lory et ça a tout changé.

Ensemble, avec son bagage de docteure et le mien en tant que journaliste, on a voulu bâtir un endroit où les mamans pouvaient être elles-mêmes. Un endroit où on allait valider leurs émotions et partir de ce qu’elles sont pour les aider à trouver des outils. Un endroit où on allait leur donner l’heure juste sur les pratiques parentales. Un endroit où on allait les célébrer.  

Et Ça va maman est né! Depuis, nous avons construit ensemble de nombreuses conférences pour aider les mamans à se comprendre et se retrouver. Nous avons aussi coécrit plusieurs livres dont Le deuil invisible : se reconstruire après la perte de son enfant en période périnatale (Éditions de l'Homme, 2022) et Le mythe de la mère parfaite : se libérer de la culpabilité maternelle (Éditions de l'Homme, 2025).

 

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