Une leçon d'humilité... et de stress!

Mar 27, 2024

Par Dre Lory Zephyr, psychologue et cofondatrice de Ça va maman.

Je vous fais une petite confidence: Cette année, j’ai fait pour la première fois du ski alpin. Après avoir vu le reste de ma famille s’y adonner, je me suis dit que je n’avais rien à perdre à l’essayer moi aussi. Honnêtement, j’ai a-do-ré, MAIS mon cerveau de psy n’étant jamais très loin, j’ai aussi reconnu rapidement un élément particulier: Mon stress!

Si vous nous suivez depuis un moment, vous savez, à travers nos épisodes de balado, que dans notre duo disons que c’est davantage Jessika qui se reconnaît dans son quotidien lorsqu’on parle de stress et d’anxiété hahaha (On t’aime comme ça Jess!). Mais pendant que je dévalais les pentes à pic comme le Mont Everest (j’exagère à peine), les chroniques de Sonia Lupien sur le stress et l’anxiété me sont venues en tête. Elle décrit les ingrédients du stress comme étant: 

 

CONTRÔLE FAIBLE (Vous sentez que vous n’avez aucun ou très peu de contrôle sur la situation): 

Moi, en ski, pour les premières fois, croyez-moi que la notion de contrôle était pas mal absente. Ce n’est même pas mes skis qui me guidaient, je ne comprenais tout simplement pas ce qui se passait autour de moi ou encore à l’intérieur de mon corps. Bref, pour le sentiment de contrôle, on repassera. Juste embarquer sur le tapis de la pente-école (oui, oui) me tirait du jus mental tellement je réfléchissais à ce que je devais faire. Évidemment, en pratiquant et en m’améliorant, mon sentiment de contrôle augmentait et mon niveau de stress diminuait. Lory = 1, Tapis de la pente-école = 0. 

 

IMPRÉVISIBILITÉ (Quelque chose de complètement inattendu se produit ou encore, vous ne pouvez pas savoir à l’avance ce qui va se produire): 

C’est là que c’est devenu particulièrement intéressant. Nous avons eu un hiver avec des fluctuations de températures surprenantes. À un moment donné j’avais l’impression de skier dans un paysage digne des films de Noël avec une neige fluffy, et à d’autres occasions j’avais l’impression de skier sur une patinoire (encore une fois, à peine d’exagération ici selon mon point de vue de fille totalement raisonnable). Je réalisais que je vivais de l’anxiété surtout à ma première descente de la journée comme je ne savais pas à quoi m’attendre sur l’état des pistes. Mon constat en cette fin d’hiver, c’est que ça me prendra probablement quelques hivers avant de me sentir bien confortable face à tous les types de conditions!

 

NOUVEAUTÉ (Quelque chose de nouveau que vous n’avez jamais expérimenté se produit):

Bon, cet aspect est assez évident! Je n’en avais jamais fait par le passé. Même qu’à quelques reprises quand je trouvais ça plus difficile je me surprenais à me demander: Mais pourquoi je fais tout ça? Après tout j’avais une belle vie sans les “iiiiiii” que je faisais quand je glissais trop vite. La beauté de la chose, c’est que maintenant c’est chose faite. Le ski n’est plus du domaine de la nouveauté (même si j’ai encore beaucoup à apprendre!). J’ai aussi aimé l’idée de sortir de ma zone de confort d’activités hivernales. Trop souvent on opte pour ce qui est connu alors que les situations nouvelles peuvent nous apporter beaucoup!

 

ÉGO MENACÉ: (Vos compétences et votre égo sont mis à l’épreuve. On doute de vos capacités):

Là j’en ai beaucoup à dire. Les premières fois bien sûr qu’il y avait de la gêne alors que je voyais des enfants de 3 ans glisser comme des olympiens! Je crois même que j’ai croisé le regard de bout’choux qui doutaient de mes capacités à me relever après mes chutes haha! Peut-être aussi de la peur dans les yeux de leurs parents qui devaient s’imaginer que j’allais foncer dans leurs enfants (désolé pour les moments de frousse gang!). Et je réalise que c’était probablement le moteur principal de mon stress, tomber devant les gens, le jugement des autres qui allaient se demander pourquoi une adulte faisait du ski avec des enfants. J’ai eu une épiphanie et un grand soulagement en réalisant que je n’étais pas seule! De nombreux parents apprenaient en même temps que moi à chaque fois….mais dans mon regard de néophyte je ne les avais pas remarqué avant. Tous ces adultes que j’ai croisé et avec qui j’ai conversé m’ont apporté de la motivation, de l’espoir et des encouragements. C’était magnifique à voir et à vivre. 

 

Je vous partage cette situation pour 2 raisons. Premièrement, pour vous rappeler que tous les humains sur la planète vivent du stress et de l’anxiété. Ne parlez pas de gastro à Jess si vous ne souhaitez pas déclencher une réaction d’anxiété chez elle…..et pour moi dites-moi que je dois faire une pente noire, double diamant, niveau ninja et vous verrez de la petite sueur sur mon front et mes mécanismes d’évitement assurément. 

 

Ensuite, parce que sur les pentes de ski j’ai fait un autre constat: J’ai vu comment la relation parent-enfant (j’y reviens toujours hein!) se voit même à travers ce type d’expérience. Nous avons beaucoup à apprendre de nos enfants quant à leur façon de se lancer dans la nouveauté, à ne pas avoir peur de tomber, à être insouciant même. Comme ils ont beaucoup à apprendre de nous quant à l’importance de la sécurité, de la vigilance et de nos expériences. C’est une histoire d’apprentissage et de réciprocité ❤️

 

🎙 Écoutez l'épisode de podcast de Ça va maman "4 stratégies pour diminuer son niveau d'anxiété parentale" en cliquant ici !

Suivez l'accompagnement de Ça va maman pour "Surmonter l'anxiété parentale" en cliquant ici !

Le livre de Sonia Lupien "Par amour du stress" est ici 

 

Dre Lory Zephyr, Ph.D., psychologue  

 

Je suis une psychologue spécialisée en santé mentale maternelle, attachement parent enfant et périnatalité.

Je pratique présentement en clinique privée et j’ai pu observer au fil des années comment les mères se sentaient trop souvent seules avec leurs difficultés. C’est pour cette raison que j’ai décidé de vulgariser la santé mentale maternelle. J’ai, entre autres, écrit les livres Maman en Construction (Éditions de l’Homme, 2018) et Ça va, maman? (Éditions de l’Homme, 2021). En plus d’offrir des conférences sur mes domaines d’expertise et de former des intervenants, je suis régulièrement invitée à me prononcer sur différents aspects de la vie des mamans et des familles dans les médias. Je travaille aussi étroitement avec le laboratoire d’études sur le développement de l’enfant et sa famille (Chaire de recherche du Canada sur l’attachement et le développement de l’enfant), particulièrement pour la communication avec le public.

En rencontrant Jessika, j’ai trouvé une âme-sœur qui avait le même désir d’enfin faire une place aux mères, leurs expériences et le soutien dont elles ont besoin. Avec Ça va maman nous pouvons les rejoindre directement et les accompagner dans tout ce que la maternité peut leur faire vivre.

Psst….je suis aussi une maman ;) !

 

 

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